En personne : Caitlin Pakosh
Caitlin Pakosh est avocate-conseil principale à Innocence Canada. Elle pratiquera le droit pénal au privé dès l’an prochain à titre d’avocate de la défense. Son ouvrage, « The Lawyer’s Guide to the Forensic Sciences », lui a valu le prix Walter-Owen 2017 pour l’excellence en recherche et en rédaction juridiques.

N: Qui vous a le plus influencée? Pourquoi?
CP: Mes parents et ma grand-mère Mimi. Ma mère est une source d’inspiration; j’ai eu l’honneur de la voir réussir toutes les études qu’elle a entreprises après le secondaire, les dernières étant sa maîtrise. La voir travailler aussi fort toute ma vie m’a motivée à poursuivre mes propres études et à en apprécier la pleine valeur. Mon père, lui, n’avait presque rien en poche quand il a quitté la Saskatchewan pour s’installer à Toronto, où il a gravi les échelons du secteur des finances d’entreprises. Il m’a appris qu’il faut donner le meilleur de soi-même, et, quand ça ne fonctionne pas, faire preuve d’humour, tirer ses leçons et passer à autre chose. Ma grand-mère Mimi, c’est une couturière passionnée de mode, une cuisinière, une artiste et une personne tout bonnement adorable. Elle et moi bavardons en sirotant des rhum and coke, reconnaissant les qualités de l’autre en sachant très bien que nous avons la même personnalité – avec 60 ans d’écart.
N: Quelle est votre devise personnelle?
CP: « La chance l’emporte toujours. » Dans la vie, parfois on perd et parfois on gagne, mais sans toujours le mériter. Il faut donc tâcher d’écarter la chance de l’équation en trimant dur et en étant préparé, mais aussi anticiper l’inattendu. Ni l’intelligence ni la ténacité ne sont garantes du résultat escompté. J’ai tiré cette devise d’une phrase que mon père m’a souvent répétée: « J’ai vu l’intelligence perdre, j’ai vu la force perdre, mais la chance? Jamais. » Restons humbles. Parfois on a de la chance, et parfois… pas.
N: Quel conseil donneriez-vous à la jeune que vous étiez? Pourquoi?
CP: Détends-toi. Profite du moment présent et résiste à l’envie de tout prévoir cinq coups d’avance.
N: Quel talent aimeriez-vous acquérir? Pourquoi?
CP: J’adorerais avoir le don des langues de mon frère David, qui parle couramment le français et l’espagnol, et se débrouille dans plusieurs autres. J’admire sa faculté de s’adapter si vite à toute région du monde où il travaille.
N: Si vous n’étiez pas avocate, que feriez-vous?
CP: Je serais professeure… mais je devrais probablement être avocate d’abord! Ce métier m’irait bien, car j’aime poser des questions, trouver des réponses et échanger des idées avec les autres.
N: Si vous pouviez changer une chose à propos du métier d’avocat, qu’est-ce que ce serait?
CP: L’argent. Pour régler les problèmes d’accès à la justice, nous devons repenser le financement public du système judiciaire et les coûts de la pratique. En rendant plus abordables l’entrée et le maintien dans la profession, on inciterait les juristes à soutenir des causes nobles, tout en diversifiant le barreau.